Archives de Tag: Galerie Loevenbruck

Du barrage et de notre condition de Rafael Siboni et Fabien Giraud : Swim across the country, pool by pool

Ne pas perdre les bonnes habitudes, ne pas jouer le jeu et briser la chaîne du flux d’infos continu, fidèles à nous-mêmes voici l’info d’hier. Le Manala, votre barrage face à l’info en temps réel.

En effet, le vernissage de l’expo de Fabien Giraud et Raphaël Siboni a eu lieu la semaine dernière à la Galerie Loevenbruck.

Bien que le vernis ait été posé sans vous et que les bonbons au Cola ont depuis sans doute disparu, n’hésitez pas à ouvrir les portes de l’Érechthéion de la rue Calmot jusqu’à 15.01.11. Vous y découvrirez entre autres, les cariatides contemporaines du temple de « celui qui ébranle », édifice destiné à l’origine à regrouper les anciennes reliques d’un temps révolu, d’un temps écoulé.

R & F semblent regarder le monde avec une suspicion profonde pour tenter de percer la toile, de ne pas s’arrêter à la surface, de lever le voile. Multitude de réalités concurrentes, particularités de nos propres mensonges, concurrences des éco-systèmes de chacun et l’événement qui soudain vient nous égaliser.

A l’heure où l’époque nous enjoint que « La manette c’est toi », R & F interrogent l’immobile et l’écoulement, le réel et son contact.

L’oreille collée à un mur, les yeux dans le bleu et les carcasses de métal pour horizon, on effleure ce temps qui passe synonyme de naufrage, si nous nous résignons à être portés par l’écume des jours, d’une vie rythmée par le sac et le ressac.

En poussant la porte vitrée, il est question d’espaces clos qui débordent ou se froissent, et on se prend à nager de piscine en piscine comme Burt Lancaster dans The Swimmer. Couler comme Shelley ou surfer comme Snake Plissken.

La question se pose alors d’ouvrir les vannes de ces barrages qui modèlent le territoire et nous faisons face à ce désir prométhéen de refaire le monde, confronté au désir oedipien de le voir pour y croire.

Mais ne serions nous pas simplement tous pris entre deux pluies diluviennes, deux sécheresses suffocantes, deux déchirements ? Nous prenons à cet instant conscience de n’être qu’une répétition suspendue entre deux événements. L’instant d’une grâce, il nous est donné la possibilité d’être un événement entre deux répétitions. Une brèche libératrice dans un barrage.

Flux condensé, pures énergies libérées, le barrage se fissure et cède. Tous aux abris. Une vague de 40 mètres peut déferler vers Fréjus ou à Vajont détruisant un quartier, noyant des destins, en se frayant un chemin pour retrouver la mer. Catastrophisme vs gestion des risques. Round 1- Fight. You loose. Erreur de conception, ou quand l’humain induit la catastrophe naturelle et perd par Perfect.

Quand la metastructure cède et libère notre humaine condition.

Quand les ossatures froissées deviennent les vigies qui soutiennent notre horizon.

Nous voilà pleinement plongés dans l’évènement, construction d’une vérité neuve induisant destruction et violence inéluctable car  »accoucheuse de l’histoire ». L’évènement devient la mise en matière de l’inexistant et cette apparition brutale ne peut qu’entrainer dans sa périphérie une figure de destruction qui nous regarde immobile.

R et F créent l’événement et réhabilitent la sculpture loin des mises en scène théâtralisées des parcs d’attractions contemporains ou des vitrines des grands magasins. Structure massive immobilisée par des bouts de bois, calles au sol et au plafond, texture, matière, support et nous voilà plongés dans nos rapports ambigus homme / machine, hardware / software en train de tenter de nous battre avec l’équation suivante :
> Iron Man =Homme + Machine = Hero
> SW + HW = Perfection

C’était hier, aujourd’hui et demain, l’éternité pour trinquer avec notre condition et nous revient la prose de Driver : aie aie aie devinez qui déboule…

Sortez le champagne c’est l’événement qui raboule.

Tchin Tchin à la tienne.

Une fois n’est pas coutume : vernissage de FABIEN GIRAUD et RAPHAËL SIBONI

Au risque de perdre notre lectorat friand de news datées, de curly périmés et de mousseux éventés et donc heureux de trouver un blog qui ne court pas après l’actualité, nous dérogeons à notre ligne éditoriale pour vous informer  du premier vernissage des artistes FABIEN GIRAUD et RAPHAËL SIBONI à la GALERIE LOEVENBRUCK.  La vrai info c’est que c’est ce soir, jeudi 15 avril, à partir de 18h donc dans 10 minutes.

Sans dévoiler de secret, vous y verrez de la surexposition, des bytes et des serveurs.

Cheers

GALERIE LOEVENBRUCK / 40 rue de Seine, 2 rue de l’Echaudé – 75006 PARIS +33 (1) 53 10 85 68 / contact@loevenbruck.com

Born in the 80’s : Fabien Giraud et Raphaël Siboni, nous tournons en rond dans le noir et nous sommes dévorés par le feu


Si Wham avait fait les arts déco aurait-il questionné notre mythologie contemporaine, comme étant celle des super héros et de l’entertainment ? Andrew Ridgeley a-t-il vraiment publié aux PUF : La sous culture  préfixe péjoratif ou culture de l’illégitime ? Georges Michael passe t-il ses vendredi à Bricomarché ?

Dark Vador est-il disque d’Or ? May the Force de l’art be with us ?

Est-on obligé de placer desubjectivisation à chaque fois que l’on parle d’art contemporain ?

Autant de questions que le duo artistique Fabien Giraud et Raphaël Siboni passé par l’Ensad puis par le Studio National des arts contemporains du Fresnoy suscite à travers leurs œuvres. Ce duo qui a connu une visibilité certaine a finalement élu domicile à la Galerie Loevenbruck.

En interrogeant notre temps, celui de la pop culture et des communautés qui la compose, ce duo établit l’anamnèse exacte de notre époque à travers des installations imposantes ou éphémères, mais nous immergeant à fois chaque pleinement dans l’événement en nous arrachant à notre continuité prévisible.

On imagine volontiers ces adeptes du DIY « bigger than life » courant dans les allées d’un Bricorama, une scie sauteuse à la main et les blueprints de leur nouvelle installation dans la tête : Avion puzzle, bouquet pyrotechnique, vidéo crash-test,  Ensemble Vocable de l’empire du Côté Obscure, concert punk…

Tout se transforme, se découpe, se digère : le Tuning comme la silhouette du Jedi, la technologie au même titre que Gilbert Montagné dans un ensemble spectaculaire et parodique.

Et nous voilà témoin de ce plaisir à expérimenter, on effleure la profondeur, on apprécie également la légèreté tout en sentant le cramé.

C’est bon comme un putain de pogo, enivré par le rythme, désarticulé tel un pantin, contusionné tel un catcheur.

Join the Club.