L’histoire d’une époque correspond parfois à celle d’un label. Si Labelle Noir fut un des premiers labels à croire au Rap en Français, Night & Day fut quant à lui celui des petits groupes, de l’indé, et qui annonça l’émergence du rap autoproduit à une époque où avoir un Nokia était classe, où on buvait encore du whisky coca et où Mitterrand laissait le PS orphelin. « Back in the dayz « en 1996 dans la loose tranquille d’une France qui changeait de numérotation téléphonique, qui défonçait la porte de St Bernard et qui avait peur de prendre le RER. Les Diaz et Cruise de l’époque, étaient Princess Anies et le TIN, moins bling bling, plus proches de l’asphalte, moins léchés, mais plus bruts.
Ce label historiquement Jazz, mais aussi rock voir reggae se développe et signe tout les groupes de Rap avec assez de morceaux pour remplir une galette mais parfois pas assez de bouteille pour faire un bon disque. Les K7 affluent, les pressages se succèdent surtout entre 95 et 96 après le Rap distribué sera plus épisodique.
La Cliqua | Conçu Pour Durer | 1995 |
Double Pact | Impact N°3 | 1995 |
D.Abuz System | Ça Se Passe | 1996 |
Various | Time Bomb – Volume 1 | 1995 |
Different Teep | La Route Est Longue | 1996 |
Weedy (2), Le T.I.N. Presents Eskwad P roduction* | Guet-Apens | 1996 |
X.Men / Diable Rouge | J’Attaque Du Mike / L’Homme Que L’On Nomme Diable Rouge | 1996 |
N.A.P. | La Racaille Sort 1 Disque | 1996 |
Section Fu | Mortal Kombat | 1996 |
Soul Swing | Le Retour De L’Âme Soul | 1996 |
Kabal | La Conscience S’Élève | 1995 |
L’énergie et le jus se ressentent et le rap N&D est loin d’être formaté par cette maison qui fermera ses portes en 2006. 10 ans avant la crise du disque Night & Day annonçait la nouvelle ère d’un Rap français loin des politiques de développement des grandes maisons de disques. Amanda Lear et son maxi « I Just Wanna Dance Again » marque définitivement en 2002 la fin de l’exploitation du mouvement à la doudoune Helly Hansen.
Aujourd’hui le rap français n’existe que par les petits label et des street-tape underground loin des rayons de distributions des supermarchés.
Le souvenir reste donc d’une époque béni où un S 1000 suffisait à rêver de « mener la vie d’artiste pouvoir se la kiffer et surtout pouvoir en vivre » et qu’importe si la came n’était pas toujours à la hauteur, il reste une photo de l’époque, un instantané imparfait car comme le chante Nina Simone dans Day & Night ;
« Oh no, even when he’s wrong
Tell him that he’s right
You can take the blame
Both day and night »
Vous ferez vous même le tri dans cette liste non exhaustive.
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