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MBK passe chez BHL et prépare l’après A.B / B.A

L’événement avec un petit {e} est le changement d’écurie d’un auteur dont le Manala se sent assez proche : MBK.

L’événement avec un grand {E} est la vague révolutionnaire qui souffle de l’autre coté de la méditerranée.

L'{E}vement semble avoir provoqué l'{é]vénement et une prise de conscience chez MBK induisant un virage idéologique.

En effet celui ci quitte le 4-5-1 de l’ « étoile rouge de Badiou  » pour rejoindre le 4-4-2 de « l’Olympique BHL ». Transfert à sensation dans le monde des idées car le philosophe est talentueux et que le changement est radical. Les mots fusent dans la petites sphère du monde des idées : trahison, abandon, renonciation. Mais au delà de la simple agitation et des mots à 4 syllabes que se balancent les idéologues, MBK est une fois de plus là où on le l’attend pas ? Après avoir suivi les traces de Badiou, et avoir contribué à la stature de sa pensée, le voila s’interrogeant sur les notions de mort, de nihilisme et de cynisme, questionnant et redéfinissant l’événement, éprouvant la concrète réalité.

Sans préjuger de ce changement, de cet nouvel horizon, de ce soudain optimisme, de cette foi fulgurante dans le Droit plus que dans la Force, on est curieux de découvrir le MBK NG, celui qui éprouve le monde des idées à l’épreuve de la réalité.

On s’enthousiasme pour cette appropriation par le peuple du concept de démocratie, pour cette effervescence palpable, cette révolution totale, pour ces communautés de citoyens qui s’organisent pour préserver leur révolution, pour ces questions et cet espoir que l’on a oublié depuis longtemps.

Peut être qu’il est temps de plonger en y croyant, de croire que le Droit est un levier, que le cynisme n’est pas l’horizon de la politique, que l’histoire reste à écrire sans vouloir repasser les plats d’hier.

[Péage dans 1000 mètres]

Sans être fan de l’homme à la chemise blanche on est heureux de savoir que rien n’est figé, que la pensée est libre et sans péage et que les chemins de la pensée n’emprunte pas les autoroutes toutes tracées.

[Attendre que la barrière se lève pour avancer,]

 

Aujourd’hui, Moundir l’aventurier de l’Amour ou L’éloge de l’Amour sécuritaire

 

C’est un mix entre « le Bachelor » et le « Juste Prix », Lagaf ayant été remplacé par Moundir et l’amour se trouve à la fin du tour de Manège.

En effet, le concept est simple : Même si Moundir préférerait être dans une jungle, le voici dans le rôle de l’aventurier de l’amour, à la conquête de l’amour parmi 14 jeunes femmes, il devra trouver celle qui lui correspond le mieux. Selon la punch line «  Une seule d’entre elles pourra prendre son cœur… ou choisir de repartir avec 15 000 euros. »Et voilà le défi de notre aventurier, pouvoir démêler les vrais sentiments de la stratégie intéressée ? Voilà l’enjeu de cette nouvelle aventure qui se déroule à Miami dans une villa de rêve…

Mais les images ne sont pas là par hasard, et donc, de quoi « Moundir : Aventurier de l’amour » est-il l’image ?

Tout d’abord et avant tout de la tentative de rationaliser l’évènement amoureux, par nature imprévisible qui est pour Moundir programmé à Miami autour de 14 candidates. Voila la rencontre amoureuse est son énergie encadrée. En effet, l’aventure de l’amour ne peut plus, dans ce cadre, être qualifiée d’obstinée et se rapproche ainsi de la perception cynique de quelques anti-amour Schopenhauerien qui ne voient dans l’amour qu’une justification de pulsions physiques en mode « random » hédoniste plus que la possibilité d’un amour vrai et construit. A vouloir tout rationaliser, nous voilà tenté de sécuriser nos coups de foudres. On cherche l’idéal, on analyse son profil, et on évalue le cout risque/bénéfice dans un savant dosage devant nous permettre de ne pas être déçus, de ne pas souffrir, de ne pas se tromper. On gère la rencontre comme sa PME, cette entreprise a-t-elle les reins solides, un M&A pourra-t-il me donner un avantage concurrentiel sur le marché ? Voilà ramené à 0 le risque de tomber amoureux, plus de hasard, et donc plus de poésie et d’intensité dans un horizon Meetic. Alors oui, Mondir, on peut tenter de tromper l’ennui par un saut en parachute, une virée dans le bayou, ou un ride en jet ski mais il n’en demeure pas moins que l’imprévisible ne pourra arriver à Miami à moins d’une sangle mal fixée. L’évènement est alors conscrit et avec lui le possible.

Moundir, Aventurier de l’amour est également l’image de l’apologie Holywoodien de la rencontre fusionnelle gonflée de romantisme. Or si l’amour s’initie dans la rencontre et permet à l’1+1 de devenir un « deux », la vie par la suite se construit. On nous vend la crainte du quotidien mais l’amour se réalise dans la durée, l’amour est une construction durable qui triomphe malgré les obstacles, qui doit dépasser un haleine de chacal au réveil, les crises de paniques, les stress quotidiens et les « moins bien ». Moundir participe à cette glorification de la rencontre fusionnelle or il est facile de tomber amoureux et même parfois égoïste quand on aime être aimé, le plus passionnant étant de le rester et alors nous pourrons affirmer que l’un n’est pas et ne sera jamais.

 Et oui Moundir le vrai risque est dans la vraie vie, loin des strass d’une virée à Las Vegas, dans l’amour qui perdure, au milieu des rides ,des déceptions et des réalisations communes, c’est pourquoi tu aura beau t’insurger et hurler « Touches pas au Grisby salope », sache que l’amour n’est pas chose que l’on dompte….

Et certains pensent encore qu’il ne s’agit que de TV.

Note : « Eloge de l’amour », Alain Badiou avec Nicolas Truong (Flammarion, « Café Voltaire », 90 pages, 12 euros). © 2009